
L’image du corps est un leitmotiv dans la production picturale de Bernard Verdeille (né en 1965). Quelque chose, en effet, le pousse à toujours ré-interroger ce signe majeur de notre humanité, médiation et limite de notre présence au monde.
A travers lui, c’est d’ailleurs une certaine idée de l’âme qu’il cherche à mettre en lumière. Car il n’est pas interdit de penser que notre forme extérieure révèle, au moins en partie, notre plus profonde intimité. Si ses compositions posent une énigme, c’est peut-être ce sentiment d’une nudité transcendée que l’on éprouve face à elles.
Dans ses études sans cesse reprises, il y est bien moins question d’un modèle particulier que d’une sorte de corps matriciel d’où seraient issus tous les autres ; un archétype en un mot, qu’il prenne l’allure d’une plastique masculine ou féminine, parfois les deux ensemble.
En cela, on peut dire que son art véhicule une sorte de sacré, mais un sacré à l’état sauvage, ne correspondant à aucune postulation religieuse affirmée. Si dans bon nombre de ses travaux, les rouges, les noirs et les bruns sont particulièrement exaltés, force est de constater que sa palette évolue : ses récents moyen-formats sur papier marouflé font une large place au jaune solaire. Le mouvement axial y est décliné à peu-près dans toutes les postures, semble même rechercher des rapports nouveaux – ou oubliés – à l’espace.
Jacques Lucchesi – 2002
Aujourd’hui, la thématique s’oriente toujours autour du corps avec une déclinaison flirtant avec le mythe ou le songe d’une humanité hybride




